CHERUBINE & AMIS | JOURNÉE MONDIALE CONTRE LE CANCER DU SEIN : L'HISTOIRE DE MARIÁNGELES CÓRDOBA
Cette « Chérubine et ses amis » est plus que spéciale pour nous ; Aujourd'hui, nous voulons vous présenter un grand ami (en majuscules) avec une belle histoire. Nous connaissons Mariángeles depuis que nous sommes filles, nous avons passé de nombreuses heures ensemble… nous avons même partagé l'arrêt du bus scolaire. C'est, comme on dit, la joie avec les jambes, il a de grands et bons amis partout où il va et une personnalité écrasante.
Un jour, sa vie a pris un virage à 180º lorsqu'on lui a diagnostiqué un cancer du sein à un stade très avancé qui a marqué un avant et un après dans sa vie.
Elle s'est battue, elle a gagné et elle a même été mère de jumeaux. Comme elle le dit justement, il faut rendre visible la survie et parler des nombreux survivants qu'il y a et que, grâce à la recherche, il y en a de plus en plus.
Aujourd'hui, 19 octobre, à l'occasion de la journée mondiale contre le cancer du sein, nous vous invitons à ouvrir votre cœur immense et à partager votre expérience avec nous tous.
Comment tout a commencé? qu'avez-vous remarqué?
Fin janvier, j'ai commencé à remarquer une grosseur douloureuse dans le haut de mon sein gauche. Au début, je m'en foutais. Mais ça grossissait et ça faisait mal et petit à petit ça commençait à virer au rouge. Cela ressemblait à une infection ou à quelque chose de superficiel… rien d'inhabituel à l'échographie. Ils m'ont traité avec un antibiotique.
À la mi-mars, le chirurgien qui surveillait cette masse a décidé de faire une biopsie parce que cela prenait trop de temps et que la situation empirait. Le 25 mars nous avons eu les résultats et c'était très mauvais…
Quel a été votre premier apprentissage lorsque vous avez reçu un diagnostic de cancer ?
Vous ressentez de la peur, de l'insécurité, la perspective de la vie change radicalement. Du coup tous les projets sont oubliés, la vie, la routine, les soucis du quotidien... car il faut s'arrêter et guérir.
Ce que vous jouez, c'est beaucoup, la vie. Et soudain, vous appréciez tellement votre vie !!! Tu veux te lever tôt pour aller travailler, te disputer avec ton mari pour n'importe quoi, aller manger chez ta mère, n'importe quoi... du coup c'est un luxe !
Vous tenez à votre vie et à tout ce qui vous entoure...
La vie vous montre son pire visage, et les autres vous montrent le meilleur. Ils ont rendu tout si facile pour moi. L'amour des autres a fait de ces deux années, un joli souvenir. J'ai de la chance!
Ma mère ne manquait jamais une chimio, mon mari m'emmenait partout et m'accompagnait jour après jour, et il n'arrêtait pas de me traiter de jolie ! Mes frères, mes beaux-frères, ma famille, tout était amour. Et mes AMIS, avec des majuscules, ceux qui ne m'ont jamais déçu !
En plus de tes amies, tu as partagé ce chemin avec d'autres filles dans ta même situation, comment c'était ?
Comme j'avais tellement de temps libre, j'ai décidé d'écrire sur un blog ce que je vivais à ce moment-là... "Personne n'a dit que ce serait facile", et ça m'a donné une grande satisfaction !
J'ai rencontré beaucoup de filles qui vivaient la même chose que moi, et nous avons partagé l'expérience. Je voulais rendre visible la gestion des effets secondaires et du quotidien des traitements contre le cancer. Je voulais montrer qu'il y a de la vie entre-temps !
Malgré tout cela, le cancer amènerait beaucoup de peurs et d'inquiétudes.Quelle a été la chose la plus compliquée pour vous ?
Pire? Voir ma mère et ceux qui m'entourent souffrir...
Une autre chose qui m'a été fatale, ce sont les mastectomies… elles changent votre corps pour toujours et en tant que jeune femme, cela me semblait très difficile. Et surtout, la peur de ne pas réaliser mon rêve, être mère !
Vous dites toujours que "le cancer est venu contre vous mais le monde a tourné en votre faveur", cela a-t-il quelque chose à voir avec ce rêve ?
Il a tout! Et c'est que m'entourer de gens formidables, et de professionnels incroyables, a rendu possible le miracle, enfin plutôt les miracles !
En 2013, le cancer est arrivé, mais en 2018, Marta et Diego sont arrivés, mes merveilleux jumeaux. Ils rendent tout valable quand je regarde en arrière. Un jour, je te dirai quelles sont mes cicatrices et pourquoi elles sont tellement recherchées !
En un jour comme celui-ci, si important et significatif pour tant de personnes, quel message aimeriez-vous adresser aux femmes ?
Un jour comme aujourd'hui, j'aimerais que les femmes qui le vivent repartent avec un message positif. Avec le fait qu'il y a de plus en plus d'avancées et qu'on est plus des survivants, et rappelez-vous aussi qu'il est très important de ne pas s'arrêter de vivre pendant le traitement ! Qu'une attitude positive ne guérit pas, mais elle aide, donc vous devez serrer les dents et sourire, vous le pouvez !!!
Et aux autres, n'oubliez pas la prévention ! Des examens réguliers sont ce qui peut nous guérir.
Et si vous regardez en arrière, qu'aimeriez-vous ne pas rester dans le pipeline ?
En mars de l'année prochaine, cela fera 10 ans que mon diagnostic... Je ne suis pas sorti, nous continuons avec des contrôles tous les 6 mois, mais ce sera sans aucun doute une date importante et nous devons dire merci !
Grâce à l'Association du Cancer qui apporte une aide psychologique gratuite aux malades du cancer, ils m'ont beaucoup aidé ! À mes amis de Pulseras Rosas, à la grande Sandra Ibarra et sa fondation avec son école pour les survivants, qui nous enseigne que la vie ne peut pas être prolongée, mais elle peut être élargie.
Et à vous tous qui avez participé à ma guérison et qui êtes heureux parce que Marta et Diego peuvent être ici avec nous !
Merci Mariángeles d'avoir partagé ce moment avec Cherubina !